Ceux qui me connaissent le savent déjà ; j'ai un faible pour les Kohleria. C'est en fait la première plante de la famille des Gesnériacées, à part les violettes africaines, qui a eu sa place sur mon étagère. Encore aujourd'hui, je suis toujours fascinée par cette plante résistante et dont la floraison dure très longtemps sous mes conditions de culture.
Le Kohleria est une plante à rhizomes provenant de l'Amérique tropicale. Son feuillage velu présente des reflets intéressants et ses fleurs sont de couleurs vives et tachetées. Le Kohleria est bien adapté pour la culture sous néons ; les résultats ne seront pas aussi satisfaisants à la lumière naturelle. Pour avoir une belle apparence, on la cultive très près des néons.
Les rhizomes sont des tiges souterraines modifiées qui demeurent dormantes en période de sécheresse quand toute la végétation est détruite à la surface du sol. Quand l'humidité revient dans le sol, de nouvelles tiges apparaissent. La nouvelle plante croît, fleurit et produit de nouveaux rhizomes avant d'être détruite par la sécheresse. Ce cycle continue ainsi d'année en année. La plupart ont peu ou pas de période de dormance dans notre milieu de culture. Pour ma part, je n'ai jamais eu l'occasion de voir une seule de mes plantes entrer en période de dormance, contrairement aux Sinningia qui eux sont beaucoup plus sensibles que les Kohleria au manque d'eau.
La floraison est spectaculaire et très facile. Les Kohleria vivent à l'état naturel sur les hauts plateaux de l'Amérique centrale et dans le nord de l'Amérique du sud. Croissant en altitude, ce sont des plantes qui demandent des températures fraîches et une chute de température au cours de la nuit.
Le genre comprend environ 70 espèces. Quand on parle d'espèces, on désigne ainsi les plantes qui poussent à l'état sauvage, contrairement aux cultivars ou hybrides qui sont l'ouvre de l'homme. Les Kohleria sont des plantes à tiges dressées. Certaines espèces peuvent atteindre 3 à 4 pieds de hauteur. Toutes les espèces ont une pilosité très développée partout sur la tige, les feuilles et parfois même sur les fleurs. Le feuillage est généralement attrayant. La fleur est un tube terminé par deux lobes supérieurs et trois lobes inférieurs. L'entrée de la gorge est généralement tachetée de couleur vive, pour attirer les pollinisateurs.
J'ai fait une expérience cet été : ayant beaucoup de plants de la même variété, j'en ai installé dehors dans une boîte à fleurs sur mon patio. Je vais recommencer l'an prochain avec plus de plantes que je mettrai directement en terre dans un endroit ombragé. J'ai hâte de voir si la plante produira des rhizomes et de quelle en sera la grosseur.
Voici quelques conseils pour bien réussir la culture du Kohleria.
Méthodes de bouturages
Les plantes du genre Kohleria sont très faciles à reproduire : voici deux méthodes que je vous recommande. La reproduction peut se faire par bouture de tige ou par rhizomes.
La période de dormance des rhizomes de Kohleria est assez courte : quelques semaines tout au plus. Souvent les rhizomes ont commencé à croître avant que la plante-mère soit morte. Les rhizomes encore dormants sont placés horizontalement sur un lit de terreau et recouverts d'environ un pouce de terreau. On arrose légèrement au début jusqu'à ce que la végétation apparaisse à la surface du terreau ; alors on arrose normalement. Si le rhizome à commencé à croître, on le place verticalement au centre du pot en laissant la végétation émerger à la surface du terreau. On pourra laisser un espace libre d'environ un pouce et on ajoutera du terreau plus tard à la base de la tige pour bien l'ancrer.
Note : les plantes qui proviennent de rhizomes, si elles manquent de lumière, ont tendance à avoir une tige trop faible et ne feront jamais une belle plante droite. Il vaut mieux ensuite faire une bouture de tête pour avoir une base solide.
Les boutures provenant des branches donnent des plantes qui fleurissent plus vite et qui seront plus florifères que celles provenant de la tête d'une tige principale. Cependant, si on essaie de reproduire les Kohleria continuellement par bouture, les plantes finissent par régresser comme si elles avaient besoin d'entrer en dormance. Il faut donc prévoir la reproduction par les deux méthodes : boutures et rhizomes. De plus, les plantes provenant de boutures feront moins facilement des rhizomes que celles provenant de rhizomes.
Après la floraison, si on veut obtenir des rhizomes, on continue les arrosages jusqu'à ce que la plante régresse et sèche. On peut aussi, de temps à autre, dépoter la plante et vérifier l'apparition des rhizomes qui sont généralement très longs et qu'on peut voir monter à la surface du terreau. Un rhizome de Kohleria peut mesurer jusqu'à 12 pouces : il peut être brisé en longueurs de 1,5 pouces si on veut plus de plants. Les rhizomes peuvent être conservés dans des sacs de polythène transparents bien fermés avec un peu de terreau. Ils produiront des plantules en quelques semaines. On dit aussi que chaque écaille pourrait produire une nouvelle plante ; on procède comme si ces écailles étaient des semences.
TRUC : Si la plante devient trop haute, simplement la repartir avec des boutures de tiges. Ces boutures s'enracinent rapidement et vont souvent continuer à fleurir s'il y avait des bourgeons floraux sur les boutures.